LE SPECTACLE INSPIRÉ DE LA LECTURE
de «L'ÎLE DE ROSE» («WYSPA RÓ¯») S£AWOMIR MRO¯EK
Acteurs: * Hanna Bednarz * Edyta Bubka * Agata Majchrzak * Katarzyna Ma³ecka * Magda Ma³ecka * Gabriela Urbanik * Anna Walczyñska * Pawe³ Lewicki * Piotr Kurdziel * Krzysztof Liszka * £ukasz Zych *
Musique: Ewa Dzedzyk, Aleksander Ma³kiewicz
Mise en scene: Wies³aw Danielec
Traduction: Maria Broniewicz
Coopération: Maria Broniewicz, Agata Majchrzak, Gabriela Urbanik, Przemys³aw Stachyra, Piotr Kurdziel, Katarzyna Byrska
Premiere: 27 i 28 février 1999, 1815h
Durée: 60'
Spectacle en version polonaise et française.
L'idée du spectacle a été
créée pendant l'atelier théâtral organisé au détour de 98 et 99 a Rytro (une station
climatique a la montagne polonaise). L'ambiance extraordinaire de cet drame précoce de S.
Mro¿ek, mystique et mystérieuse a excité l'imagination de jeunes gens. Sub Rosa n'est
pas l'adaptation du drame «L'île de Rose» de S. Mro¿ek. Le spectacle comprend
seulement les fragments des dialogues et, je crois, l'ambiance du drame original. Nous
avons laissé trois personnages (chez Mro¿ek on peut trouver quatre). Le personnage
féminin n'a pas disparu. La femme est toujours présente, dominante. On la retrouve dans
chaque personnage qui joue sur la scene, chaque accessoire, parole, dans la musique et
chaque élément du spectacle. Le scénario a été formé d'apres les notes prises
pendant de longues discussions. On peut dire que c'est l'oeuvre des acteurs - moi, j'ai
seulement tout systématisé et «façonné». |
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SUB ROSA Mise en scene : Wieslaw Danielec Wieslaw Danielec a su faire sienne L île de Rose de l'auteur polonais Slawomir Mrozek et offrir aux spectateurs une mise en scene originale, un décor épuré, un jeu d'acteur proche de la danse contemporaine. Sub Rosa n'est pas une adaptation, mais une réécriture fruit de discussions échangées entre les acteurs qui a permis de ne garder que l'essence de la piece originale. En effet, tout dans cette piece est réduit á son minimum. Un unique décor autour d'un bassin; un dialogue raréfié, une musique grave, sourde et parfois entre-coupée de chants mystérieux. Les huit personnages présentent d'abord leur corps. La présence féminine est constante par la voix, le nombre, par la grâce. Les femmes se déplacent dans une danse proche du rituel, contrairement aux hommes dont les mouvements sont plus rigides. Les personnages n'ont pas de véritables noms, seule leur position sociale est évoquée á travers des interpellations qui nous renvoient au domaine religieux. La tenue des femmes rappelle celles portées dans l'Antiquité grecque. De quel monde font-ils partie ? La piece ne le dit pas. Le spectateur cherche, attend une intrigue qui semble commencer au premier échange mais s'interrompt pour laisser place de nouveau á la musique. Le spectateur admire l'aisance, la beauté, la lenteur de chaque mouvement, de chaque pause, comme si Wieslaw Danielec peignait un tableau. Ces femmes parlent de notre monde, mais elles semblent pourtant en dehors. La piece ne nous dit pas d'ou elles viennent, peut-etre parce qu'elles viennent d'un monde divin ou onirique vers lequel les etres humains se tournent pour se réconforter et trouver un sens á leur vie. Quand aux trois hommes, qui sont-ils ? Ils sont habillés de noir, Robert prie, dort le jour et se réveille la nuit. Nous n'en saurons pas plus des deux autres. Ils sont á la fois plus proches, et malgré tout éloigné de nous; peut-etre représentent-ils le monde réel, ce monde-ci. Cette représentation ou tous les jeux de lumiere importent donne á voir une opposition entre le monde réel et un monde imaginaire, divin et poétique. Elle fait tomber du ciel la rose de Coleridge que le reveur retrouve sur sa table de chevet au réveil. La croyance, le mysticisme, le réel alternent, il n'y a pas d'histoire sauf celle d'une légende. Tout est pesé, rien n'est laissé au hasard, et les dialogues, matiere du théâtre, sont ici secondaires. Tout nous renvoie á un monde d'avant le monde, dominé par les femmes, et pourtant le bruit final du canon annonce la fin de ce monde paradisiaque. Audrey LÉVEQUE R. I. T. U. A. L. Le Journal nr 1 |